Le 15 août 2025

Le chargement, rodé par l’expérience, n’était qu’une formalité, le prélude d’un voyage attendu. La remorque se faisait le prolongement silencieux du véhicule, portant en son flanc l’âme de l’aventure à venir : une moto prête à s’élancer sur les routes sinueuses. Tandis que le moteur avalait le bitume, le paysage défilait, d’abord familier, puis se transformant peu à peu.

Le passage en France a marqué un tournant, pas seulement géographique, mais dans l’air, dans la façon de rouler. Une adaptation, une habitude pour le voyageur averti. Mais l’émerveillement, lui, était bien réel. Les lignes droites et les champs cèdaient la place à un décor plus grandiose, plus accidenté. Les Ardennes françaises ont offert un avant-goût, mais ce sont les Vosges qui ont signé l’entrée dans un autre monde, un monde où la nature règne en maître et où le quotidien s’efface.

Une halte hors du temps

Après de longues heures sur la route, le corps et l’esprit réclamaient une pause. Le hasard a mené les voyageurs à l’ombre d’un grand arbre. Loin du tumulte de la circulation et du bruit de la musique, ce simple instant a pris une dimension inattendue. Un simple sandwich est devenu un festin, dégusté en tête-à-tête, sous une chaleur écrasante. Ce n’était pas le repas qui importait,v mais le silence retrouvé, la tranquillité partagée. Un instant de pur calme avant de replonger dans l’effervescence touristique.

Arrivée à Gérardmer et première immersion

Après de longues heures sur la route, le véhicule a finalement atteint sa destination : Gérardmer. Sous un soleil de plomb, le chalet a offert son havre de paix ‘Les hauts du lac‘. L’installation rapide a laissé place à un désir d’évasion, d’explorer les alentours.

La cascade de la Pissoire

La journée, déjà marquée par la chaleur, a trouvé un refuge inattendu : la cascade de la Pissoire. En s’y approchant, l’air s’est rafraîchi, chargé des odeurs de la terre humide et des pins. Le bruit de l’eau qui s’écrase sur les rochers a fait disparaître le monde extérieur. Un bain de pieds improvisé, de près de trente minutes, a offert un moment de pur bien-être. L’eau froide a revigoré les esprits, le cadre a apaisé les âmes.

Cependant, l’horizon s’est assombri, l’orage annonçait sa venue, et c’est avec des grêlons que la nature a rappelé sa force. C’est à peine le temps d’atteindre la voiture que la pluie a commencé à tomber, un final qui a clos cette partie de la journée.

Soirée au bord du lac

De retour à Gérardmer, la nuit tombante a donné une ambiance féérique au lac. C’est en bord de lac que la découverte culinaire a débuté. Dans un restaurant à l’ambiance chaleureuse, les voyageurs ont pu goûter au fameux Munster, l’emblème fromager de la région. Ce premier repas a scellé l’arrivée et a donné le ton pour le reste de l’aventure.

Jour 2 : L’Alsace sur deux roues

Le 16 août 2025

Ce matin-là, l’air frais des Vosges était un appel à l’aventure. Les trois valises, chargées de l’essentiel pour les pauses et les ravitaillements, ont pris place, et les chaussures de marche, prévues pour l’occasion, promettaient de belles découvertes. Les 100 kilomètres prévus, tracés avec soin sur la carte, n’étaient pas une simple distance, mais une promesse d’évasion. Le départ de Gérardmer s’est fait sans encombre.

La route a rapidement monté en altitude, et après une trentaine de kilomètres, une première halte s’est imposée pour profiter de la vue imprenable. C’est ici, sur ces hauteurs, que le son s’est transformé. Le silence de la montagne a été brisé par le tintement des cloches, résonnant au loin. Au milieu de ce paysage, de majestueuses vaches blanches et noires, coiffées de leurs cloches, se déplaçaient paisiblement, ancrant les voyageurs dans la réalité bucolique des montagnes.

Les routes sinueuses et étroites des Vosges se sont ensuite révélées, un terrain de jeu pour le motard expérimenté que vous êtes. Les virages serrés et les vues plongeantes n’ont pas fait sourciller l’ancien motard de piste. Cependant, pour la passagère, plus habituée au bitume plat, c’était un défi. Malgré les vues à couper le souffle, la prudence a été le maître mot. La sécurité et la tranquillité ont primé sur l’adrénaline, rendant le voyage plus serein et agréable pour tous les deux.

Les kilomètres se sont enchaînés, passant par des lieux emblématiques tels que le

Col de la Schlucht et le Hohneck , avant d’atteindre le point culminant de la journée : le

Grand Ballon. L’espoir d’un repas de qualité a été vite déçu par la foule et le sentiment d’être dans un lieu surpeuplé et trop commercial.

Le déjeuner s’est finalement déroulé au restaurant « Le Tremplin ». Un vrai réconfort après la déception du Grand Ballon. Au menu, une authentique tartiflette au munster et une tarte aux myrtilles faite maison, qui ont permis de recharger les batteries. À la vue des cyclistes et des marcheurs, une pensée de compassion a traversé les esprits, se demandant comment ils pourraient reprendre la route après un tel festin.

Le Lac des Corbeaux – 2016 Vs 2025

Par chance, c’est en redescendant que le hasard a fait place à la magie. Le chemin a mené à un lieu inattendu, le Lac des Corbeaux, un lieu chargé de souvenirs pour moi, celui de mon premier road trip solo en 2016. C’était un moment de douce nostalgie, un rappel de l’itinéraire personnel qui vous a mené ici, à partager cette nouvelle aventure.

De retour à Gérardmer en fin de journée, les calories amassées ont permis de se contenter d’un repas simple, mais non moins savoureux. Les hôtes ont eu la gentillesse de dresser une table pour une soirée improvisée. Quelques charcuteries, du fromage et une salade de tomates-mozzarella ont suffi à combler l’appétit, tout en profitant du calme retrouvé de l’hôtel. La fatigue accumulée a rapidement fait place à un sommeil mérité, clôturant ainsi une journée riche en émotions et en découvertes.

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Jour 3 : Le charme alsacien de Kaysersberg

Le 17 août 2025

Pour cette dernière journée, l’option a été claire : un retour en douceur vers la maison, avec une dernière incursion pleine de charme en Alsace. La route a mené à nouveau vers le versant alsacien, en repassant par le Col de la Schlucht, une porte familière vers un autre monde.

C’est à Kaysersberg, élu plus beau village de France, que l’émerveillement a opéré. Au hasard des ruelles pavées, un petit restaurant nous a conquis par sa gentillesse et sa créativité. Loin des plats traditionnels, c’est une carte audacieuse qui a surpris et amusé les papilles, avec des soupes de melon-basilic et de pastèque-citron vert. Un repas frais et coloré, en parfaite harmonie avec la douceur de la journée.

Après le déjeuner, le voyage s’est poursuivi à pied. La découverte des petites boutiques, le son des artistes de rue et le plaisir de flâner ont rythmé l’après-midi. La vue, quant à elle, a été le véritable point d’orgue. En parcourant les marches menant aux ruines du château, un point de vue imprenable a récompensé l’effort. De la tour restante, l’architecture du village et la vue sur les alentours ont offert un spectacle grandiose. Le village de Kaysersberg, avec ses maisons à colombages et ses ruelles fleuries, offrait un sentiment d’être ailleurs, et la forte influence allemande apportait un charme authentique.

Le voyage s’est terminé sur cette note de douceur. Le retour, simple et sans encombre, a laissé derrière lui les souvenirs d’une aventure qui a su allier l’excitation de la découverte à la sérénité des paysages. Un petit voyage de trois jours qui a marqué les esprits, laissant derrière lui le désir de revenir.

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